Institut Coppet
Steve Horwitz montre qu'aux Etats-Unis, la proportion des revenus totaux gagnés par les riches s'est effectivement accrue puisque les 20% aux revenus les plus élevés gagnaient 49,4% du total
en 1997, contre 43,2% en 1975. A l’inverse, la part des plus pauvres se réduisait à
3,6%, contre 4,4% deux décennies plus tôt. Notons d’abord que c’est une
spécificité américaine : en France l’écart s’est réduit sur cette période puis stabilisé
depuis 2006 à un niveau très bas :
Mais hormis ce point, arrêter ici l’analyse présente une
double lacune. Premièrement, la répartition des richesses ne dit rien quant la
richesse absolue. Est-il préférable de disposer de 4,4% de 100€ ou de 3,6% de 200
€ ? Et les 10% les moins riches en 2012 vivent mieux que les 10% les moins
riches 20 ou 30 ans plus tôt par exemple. Mais il est vrai que certains forçats
de l’égalitarisme préfèrent sans doute une égalité dans la pauvreté que l’inégalité
dans l’opulence… Deuxièmement, considérer l’évolution de l’écart
de richesses entre des groupes de personnes n’a de sens que si la composition
des ces groupes est stable dans le temps. Les 10% des personnes qui gagnent le
moins cette année sont-elles les mêmes qu’il y a 5 ans, 10 ans, 30 ans ?
Sur 100 personnes dans le 1er décile une année donnée, combien le
sont toujours 5 ans ou 10 ans plus tard ? Les simples études de
distribution des revenus ne nous disent en général rien là-dessus. C’est fort
dommage, car cette information est autrement plus intéressante que celle sur les
fameux écart de revenus qui s’accroissent. Dans la présente vidéo, l’information
est donnée via deux études. La première montre 86% des plus pauvres en 1979 ne
le sont plus neuf années plus tard. La seconde porte sur une durée un peu plus
longue, 16 ans (de 1975 à 1991), et conclut à 95% de personnes sortant des 20% aux revenus les plus faibles. Confronté à ces chiffres, l’argument de l’accroissement de la
pauvreté est bien faible.
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