C’est l’effervescence dans les rangs syndicaux aubois qui menacent de ne pas occuper les locaux de la Maison des Syndicats destinés à les accueillir au cœur de Troyes début 2012. Ils sont d’autant plus à l’aise dans cette position qu’ils n’ont pas contribué d’un seul euro à cet investissement de 5,5 M€ garanti 100% argent public (4 M€ pour le conseil général de l’Aube et 1,5 M€ pour la ville de Troyes).
Quelle est la pomme de discorde ? Passons sur la querelle enfantine de la dénomination desdits locaux, qui nécessite pour les syndicalistes une réunion avec le maire, Francois Baroin, « et pas un de ses représentants ». La vraie raison du conflit est la suivante : les syndicats ne veulent pas débourser le moindre centime pour occuper ces locaux ! Actuellement, ils sont en effet logés ‘gracieusement’ (aux frais du contribuable donc) dans différents locaux de la ville. Et une fois emménagé dans leurs nouveaux quartiers, ils devront s’acquitter de pas moins de…deux euros par mètre carré « au titre de la gestion des fluides », ce qui est à leurs yeux inacceptable. La facture s’élèverait ainsi à 6 500 € pour la CGT, 6 000 € pour la CFDT, 5 000 € pour la CFTC ou 4 000 € pour l'Unsa. Mais il ne s’agit que des charges, pas des loyers : ceux-ci resteront ‘offerts’ par le contribuable.
Le responsable CFDT argumente : « à Reims comme à Chalons, les syndicats ne payent rien ». La cité des sacres verserait même à la CFDT une subvention de 17 000 €, alors qu’ « ici nous percevons 383 € de la ville de Troyes et 1 000 € du conseil général ». La facture est donc déjà partiellement réglée par des subventions. Si l’on rajoute que les cotisations et dons aux organisations syndicales bénéficient d’un crédit d’impôts de 66% (comme les partis politiques), on en déduit que la part du financement non subventionné doit être au final très faible.
Mais ce n’est jamais assez pour les syndicats, dont les revendications : « Ce que nous voulons, c'est que le montant des subventions qui nous sont allouées chaque année couvre cette dépense. (…). Même si on nous demandait de payer 5 €, nous ne serions pas d'accord. C'est une question de principe (…) S'ils n'acceptent pas, on ne rentre pas dans le bâtiment ».
Faire payer l’intégralité des dépenses par le contribuable est donc « une question de principe ». Ce dernier, qui a déjà payé la rénovation et paiera quoi qu’il en soit les futurs loyers, appréciera.
Cerise sur le gâteau, en plus de la gratuité d’occupation des locaux, les syndicats vont également demander une subvention exceptionnelle pour couvrir les frais de déménagements...
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